Le décès d’un homme de 50 ans allant faire son jogging avec son chien, à la plage d’Hillion, serait « naturel »? Comme le malaise mortel de 36 sangliers au même endroit ? Un courrier au procureur pose la question.
Lire le courrier du président de Sauvegarde du Trégor
adressé au Procureur
Les algues vertes qui se décomposent sur la plage de Hillion dégagent de l’hydrogène sulfuré. La concentration en lisière du lieu de l’accident a été mesurée à hauteur de 360 ppm (parties pour million), un taux qui déclenche un malaise qui peut assez rapidement, si on ne peut pas s’éloigner de la source, conduire à la perte de connaissance. Il est parfaitement connu que l’intoxication à l’hydrogène sulfuré peut provoquer des accidents cardiaques (infarctus…).
Il est donc à craindre que les pouvoirs publics, en refusant d’enquêter sur cette mort, protègent avant tout l’économie du tourisme et l’élevage industriel, deux secteurs d’activité qui ont des intérêts tellement opposés qu' »il faut » imposer le silence.
Alors dénonçons l’incroyable lâcheté de l’Etat, l’incroyable conformisme des élus locaux, et l’incroyable délire d’un système économique européen qui nous fait manger du porc espagnol, produit par des intégrateurs et financiers, dans des unités industrielles de plus en plus grandes, subventionnées grâce à des fonds européens dédiés au Développement Rural (2ème pilier de la PAC).
Peut-on nous reprocher de détourner le drame humain d’une mort accidentelle pour reparler des algues vertes et de l’élevage industriel ? Évidemment que non. D’une part, si intoxication il y a, il faut parler des victimes pour éviter qu’il y en ait d’autres. D’autre part, globalement, nous sommes engagés dans un travail de société sur une planète mise à sac. Les règles du jeu sont ce qu’elles sont, la gouvernance est ce qu’elle est, et les médias ont leurs forces et leurs faiblesses. Nous voulons obtenir que la vérité soit connue et qu’elle soit dite, et que des décisions plus responsables soit prises.