Bretagne, terrain d’enquête

«AlguesVertes, le déni» est le titre d’un reportage radiophonique, rediffusé le 5 novembre pour une assistance nombreuse qui a pu dialoguer avec Ines Leraud. La jeune et talentueuse journaliste d’investigation à France Culture, était l’invitée de l’association «Sous le vent, les pieds sur terre» à Trébrivan, dans les Côtes-d’Armor.

leraud-groupe

De gauche à droite, autour de la table: Jean Hascoët (président de Baie de DouarneneZ Environnement), Inès Léraud, Sylvie Gourdon (présidente de «Sous le vent, les pieds sur terre»). / Crédits: Pierre-Yvon Boisnard

Samedi 5 novembre 2016, à la salle des fêtes de Trébrivan, avait lieu la 5ème et dernière étape du «Tro Breizh (tour de Bretagne) des MaréesVertes et algues bleues», co-organisé par les associations de défense de l’environnement de l’Armor (la Bretagne litorale), et de l’Argoat (la Bretagne intérieure). Comme cet été, sur les plages concernées par les marées vertes, l’auditorium-forain de la Coordination Verte et Bleue – CVB, proposait une rediffusion d’un reportage radiophonique d’Inès Léraud: «AlguesVertes, le déni», extrait de son «Journal breton» découvert en mai dernier sur les ondes nationales de France Culture.

Captivée par l’écoute de ces deux émissions, l’assistance nombreuse et attentive a pu dialoguer avec Inès Léraud dans un espace théâtralisé, très convivial. Elle a présenté son parcours professionnel puis donné ses impressions sur la Bretagne dont elle découvre les codes et les paysages mais qui lui semble n’être qu’une vaste entreprise de l’agro-bizness. Dans cette région il n’est pas facile de parler sans crainte des pratiques agricoles et de leurs conséquences sanitaires et sociales. Si les pressions du lobby de l’agriculture industrielle peuvent s’expliquer, pourquoi les services de l’État jouent-ils un rôle aussi actif dans ce déni que constate la journaliste de France Culture? Actuellement, comme une ethnologue, elle a choisi de poursuivre son «Journal breton» en résidant sur son terrain d’enquête, car elle prépare une seconde série de reportages pour l’émission de Sonia Kronlund, Les Pieds sur Terre (France culture).

leraud-3photos

Les principaux responsables des associations qui constituent la Coordination Verte et Bleue étaient présents: Sylvie Gourdon et Erwan Chotard, Jean Hascoet, Jacques Pérennès, Vincent Esnault, Yves-Marie Le Lay ainsi que Jean Cabaret (représentant la Confédération Paysanne des Côtes-d’Armor), René Louail et Thierry Thomas (paysans), Serge Le Quéau (représentant le Syndicat Solidaires), plusieurs ouvriers intoxiqués de Nutréa-Triskalia, Michel Besnard (Collectif de Soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest) ainsi que Mme et M. Morfoisse. Toute l’assemblée a beaucoup apprécié de faire la connaissance d’Inès Léraud et était ravie de se retrouver à Trébrivan, car il y avait les courageux donneurs d’alerte, mais aussi les indignés, les obstinés, tous ceux qui résistent à la résignation et qui bataillent contre l’inacceptable. Ils étaient venus de toute la Bretagne, de Brest à Rennes en passant par Douarnenez, Fouesnant, Morlaix et ailleurs…, paysans engagés, citoyens éclairés, associatifs infatigables, pour rencontrer la journaliste, s’informer et se ressourcer.

À l’occasion d’une pause musicale interprétée par Corentin Chotard à l’highland bagpipe (grande cornemuse d’Écosse), quelques danseurs ont fait tourner la gavotte infinie des obstinés; cette rencontre s’est prolongée par un «bio-repas» très convivial qui a réuni une cinquantaine de personnes heureuses d’être ensemble.

De gauche à droite, autour de la table: Jean Hascoët (président de Baie de DouarneneZ Environnement), Inès Léraud, Sylvie Gourdon (présidente de «Sous le vent, les pieds sur terre»). / Crédits: Pierre-Yvon Boisnard