en supprimant des enquêtes publiques concernant des installations polluantes: n’est-ce point, un peu plus, se moquer du monde, pour le profit de quelques-uns ?
Souvenons-nous.
Outre que l’avis d’un commissaire-enquêteur, lorsqu’il serait défavorable au projet d’une installation polluante, étaierait une opposition. Les heures annoncées de sa présence étaient possiblement d’affluence.
Un ministère dit «de la transition écologique», en supprimant des enquêtes publiques durablement (trois années) et largement (en Bretagne et dans les Hauts-de-France), donc en éliminant les présences du commissaire-enquêteur, enlève par là des possibilités de rencontre de citoyens, et ainsi l’opportunité, pour un citoyen désormais isolé dans la voie électronique, d’apercevoir l’opposition d’autrui à un projet de production industrielle, énième ou accrue, de matières animales (entre autres choses). Quand bien même la découverte de l’opposition d’autres que soi-même, voire l’association dans l’opposition, sont urgemment nécessaires à une véritable transition écologique, s’agissant de produire moins et mieux.
Quelle méconnaissance ahurissante, ou quelle malhonnêteté, somme toute, qu’un gouvernement s’affiche dans sa loi «au service d’une société», prétend-il, «de CONFIANCE». Car peut-il avoir raisonnablement confiance, ce gouvernement, en une industrie telle, par exemple, qu’une porciculture intensive de longue date routinée:
– à couper la queue de myriades de porcelets malgré l’interdiction formelle de la caudectomie routinière?
– à caser des myriades de porcs sur un caillebotis (au-dessus du lisier), malgré la considération légale que les «porcs doivent disposer d’un environnement correspondant à leur besoin d’exercice et à leur nature d’animal fouisseur». S’exercent-ils dans une cage ou une si petite case, et fouissent-ils le caillebotis!? sans blague!
Peut-on nous-mêmes avoir confiance en un gouvernement, que nous avons su CONSTANT malgré une succession de membres, DANS LA PERMISSIVITÉ, depuis tant d’années, de l’irrespect généralisé de normes pourtant minimales pour la protection des porcs? Permissivité, oui. Car il ne peut être entendu d’une oreille le «fossé important entre les normes» censées protéger un minimum beaucoup d’animaux, «et la réalité sur le terrain», comme le remarquait récemment la Cour des comptes européenne. Et entendu, d’une autre oreille, autoriser la réalité de l’usine (irrespectueuse) de beaucoup de porcs. Sans que cela soit voulu! Avec tant de conséquences économiques, sociales, environnementales et sanitaires, que ceci a toujours, et qui sont déplorables — si tant est qu’on veuille une transition et finalement une activité écologique!
Belle et heureuse année. De doute sur le discours. D’attention plus grande à ce que (sinon lors de consultations qui passent outre à l’avis majoritairement exprimé), nous pouvons choisir ou refuser lorsqu’on achète, ou pas.
Sébastien Rigal, Causse durable