NE PAS CONSTATER, premier moyen. Concevez que nombre d’analyses d’eaux, aient révélé que des plages ont été polluées par des déjections de bovins ou de cochons. Concevez que l’on sache, que de fortes pluies accentuent l’entraînement de lisier vers un cours d’eau, jusqu’à la mer. N’attendons pas le déluge, n’est-ce pas? Fermons préventivement la plage, aussi ne sera-t-il pas utile d’analyser l’eau, puisque la baignade sera interdite.
NE PAS SE SOUVENIR DE CE QU’ON A CONSTATÉ, second moyen. Ce serait une sorte de droit à l’erreur. Si jamais nous avons dépensé de l’argent des contribuables pour analyser l’eau, bien que la baignade ait été formellement interdite. Nous pourrons ne pas tenir compte de l’analyse (dans une limite de 15% sur 4 ans), quand il s’agira de déterminer quelle est la qualité, généralement, de cette eau.
Ce serait ainsi beaucoup mieux, pour une réputation, grâce à l’ignorance autorisée par la «réglementation en vigueur», de pouvoir exposer au surfeur qu’une eau est habituellement de bonne qualité, plutôt que: «Vous risquez de nager entre des bactéries multirésistantes venues, au fil de l’eau, d’une usine de cochons non loin de là.»
Grâce à la réglementation, il s’avère qu’en Bretagne, par exemple, la plage de Penfoul, à Landunvez, a été classée de «bonne qualité» en 2016, puis de «qualité suffisante» en 2017. Dans la réalité, cette plage était fréquemment fermée (13 jours entre un 15 juillet et un 15 août), fermée du moins officiellement (car des baigneurs, de toute évidence, n’en savaient rien). Et il fut constaté plusieurs fois que son eau était polluée. Polluée, aussi, l’eau de la rivière de Penfoul, y compris par des déjections porcines, et ceci quoiqu’il n’y ait guère, à l’entour, de porcs industriels qui puissent sortir se soulager en plein air! Bizarre, non? Et figurez-vous que cette analyse de l’eau de la rivière de Penfoul n’était pas commandée par la réglementation. Elle fut cofinancée par des associations de citoyens, entre autres l’Association pour la Protection et la Promotion de la côte des Légendes, qui fait partie du Collectif Plein Air.
Pour en savoir plus, voyez l’édition d’Eau et Rivieres de Bretagne d’avril 2018, n° 183, pages 11 à 18.