Dans les Côtes-d’Armor, à Hillion, en septembre 2016, un joggeur avait été retrouvé mort dans la vase.
En décembre, plusieurs spécialistes en toxicologie avaient affirmé que les informations communiquées par le procureur de la République (à savoir: aucune maladie qui eût été méconnue, décès soudain, œdème du poumon, et concentrations très élevées de sulfure d’hydrogène, mortelles en quelques minutes), étaient «des signes concordants d’une intoxication aigüe au sulfure d’hydrogène». Et depuis longtemps l’on sait qu’en se décomposant, les algues vertes émettent du sulfure d’hydrogène.
Néanmoins, le parquet de Saint-Brieuc a classé l’enquête sans suite. Parce que les «causes du décès» du joggeur seraient «incertaines», selon une explication du procureur.
Aussi Yves-Marie Le Lay, présidant l’association Sauvegarde du Trégor (membre du Collectif PLEIN AIR), a-t-il fortement regretté, dans un message adressé au procureur, que ce dernier ne puisse «établir de lien entre le décès de la victime» et le sulfure d’hydrogène «pourtant partout présent hors et dans le corps de la victime».
La décision du procureur, remarque Yves-Marie Le Lay, «colle à toutes celles déjà prises par les administrations préfectorales et judiciaires chaque fois que se produit une intoxication à l’hydrogène sulfuré issu de la décomposition des marées vertes».
Pourquoi, demande Yves-Marie Le Lay, «dans des lieux aussi exposés, comme l’estuaire du Gouessant, aucun protocole aussi simple qu’une prise de sang immédiate sur le corps d’une personne découverte morte, n’a été mis en place depuis la première victime, un joggeur, déjà, en 1989 sur la plage de Saint-Michel-en-Grève?»