Il y a de bonnes raisons pour s’y opposer, qu’on soit riverain, environnementaliste ou consommateur. Surtout, ces 1200 taurillons prévus à Wintershouse posent la question du modèle agricole que nous voulons. Un Collectif pour un Développement Durable à Wintershouse et Environs s’est créé.
Trouvez ici le tract d’Alsace Nature
et ici la pétition
1200 taurillons sont l’équivalent d’une ville accolée à un village. La petite Alsace est certes assez grande pour digérer 8000 tonnes de fumier, mais il faudra les épandre sur un rayon de 15 km (ce qui est beaucoup), et apporter la moitié dans une station de compostage ‘(qui n’est pas prête). Quant aux nuisances, la production sur paille est « réputée » ne pas en produire. Le dossier est remarquablement discret à ce sujet. Le Commissaire enquêteur était d’avance convaincu qu’il était grand temps que ce projet aboutisse. Il s’agit d’un système sur pente paillée, réputé économe en paille.
Toujours est-il qu’il s’agit d’une avancée majeure de l’agriculture industrielle en Alsace : produire beaucoup, sur un seul site, avec un minimum d’emplois (trois associés). Il est notable que la filière a essayé – et cela a été constaté dans l’enseigne CORA – de faire la publicité pour la viande de tels jeunes bovins avec une photo de bovin qui pâture. La DDPP a reconnu : « les publicités étaient de nature à induire le consommateur en erreur concernant le mode d’élevage des bovins ». En effet, depuis leur sevrage et transport depuis le Massif central et les Pyrénées, ces animaux ne voient plus de prairie. Entassés à 20 dans une case, avec environ 4,5m² par animal (notez qu’il y a pire, sur caillebotis !), ils bougent peu, mais quand même assez pour de temps en temps se chamailler et casser une corne, si ce n’est provoquer une blessure plus grave. Selon la date d’abattage, ils peuvent atteindre plus de 700 kg. Ils doivent prendre plus de 1,4kg de poids par jour.
Derrière ce projet, il y a un problème de fond : la France produit un très grand nombre de broutards. Ce sont des veaux de race à viande, nés de vaches allaitantes, le plus souvent au pâturage avec leurs mères, ensuite sevrés brutalement et embarqués dans les camions…. en grand nombre pour l’exportation, et engraissement très intensif notamment en Italie, ou, tout aussi intensif, en France, en zone de plaine.
Malheureusement :
Cet élevage allaitant idyllique n’est que préambule de l’engraissement industriel.
Cet élevage allaitant idyllique n’est qu’une étape de production largement dépendante de l’exportation.
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