Edito-Archives

SOS compassion

Sommes-nous en guerre ?  Contre un petit virus ?

Contre le vivant, contre les écosystèmes.  Par obscurantisme, pauvreté, et cupidité. Jamais très loin : les élevages industriels de poulets, cochons, canards, marmites à virus et couvoirs d’antibiorésistance.

En Asie, des marchés à viande, encore vivante, entassée dans des cages. Chez nous, la cruauté sophistiquée, hygiénisée. Des animaux-minerai privés de tout ce qui fait vie et sens pour eux, afin de brader leur chair, leur lait, leurs œufs. Une Bretagne qui rêve d’en faire plus. Vaccinée contre la compassion par la pêche, activité cruelle s’il en est ? Une INRA qui a défendu les cages à poules, qui a arraché un œil aux crevettes au nom de la productivité, qui collabore à l’élevage de petit gibier à canarder, qui met la physiologie au service de la performance. Des agronomes qui réduisent l’animal à un élément de la fertilité des sols. Du « mea culpa » à faire.

Un Commissaire européen au Commerce, avant cela à l’agriculture, issu d’un pays qui vise à doubler ses exportations de lait à bas prix et exporte brutalement ses misérables veaux laitiers  arrachés à leurs mères, sous-victimes du délire commercial et d’une prétendue optimisation environnementale de l’herbe à défaut de morale.

Diriger en ayant comme seule boussole la balance commerciale. Séduits  par compétitivité, innovation et communication. En oubliant qu’il y a à prendre et à laisser. Et que la compassion est un bon pilote pour le tri à faire.  Une compassion qui se révolte contre la souffrance, qu’elle soit humaine ou animale. C’est l’opposé du cynisme.

Cette compassion qui pourrait renaître. Un petit virus a donné un grand coup de pied dans les certitudes de la performance néolibérale. Que la solidarité mue par la peur donne des ailes à la compassion. Au-delà d’un virus.

La maîtrise du vivant que nous promet la technologie n’est pas un laisser-passer. La nature est plus forte que nous, et d’autant plus si nous la faisons basculer dans le mode catastrophe. Elle n’est absolument pas tendre. Que cela nous déplaise. Elle nous a dotés d’un outil utile et performant : la compassion. La compassion, qui, en alertant, servirait à faire réagir aux dangers, en amont. Qui pourrait nous aider à corriger pas mal de dangereuses erreurs.

Anne Vonesch

vice-présidente d’Alsace Nature

Plans de filières : chassons les vieux démons

L’exercice des Plans de Filière demandé par le gouvernement aux filières agricoles consistait entre autres à mieux répondre à la demande sociétale. Une réflexion a été lancée. Quant aux filières animales, les discours évoluent. Le besoin de progrès en bien-être animal est admis. On parle beaucoup de « monter en gamme ». Mais en lisant les textes et entre les lignes, c’est surtout l’indigence du contenu de ces Plans de filière qui apparait. Dans le jargon de la qualité, débordant d’intentions et de promesses, il manque du concret et du précis. Le souci de la communication prédomine. Évidemment : les filières visent le développement et l’export. Leurs vieux démons font toujours miroiter une compétitivité au nom de laquelle toutes les subventions seraient dues. Les filières passent à côté de l’essentiel, pour l’environnement, le climat, les animaux, la santé publique.  L’essentiel n’est pas seulement de produire MIEUX (beaucoup mieux), mais aussi de produire MOINS d’animaux d’élevage.

Le Ministère de l’Agriculture se trouve face à l’urgence environnementale et face à des impacts sur la santé publique liés au système alimentaire, aux pesticides, et aux émissions aériennes. Pourtant il considère que la baisse du nombre d’animaux d’élevage n’est pas un levier à actionner. Cela nous a été dit à la journée Agriculture et Air le 6 février 2018. Le MOINS (d’animaux) est pourtant incontournable,  pour que les cycles du carbone, de l’azote et de l’eau retrouvent un fonctionnement compatible avec les grands équilibres écologiques indispensables à l’humanité, et pour sauver ce qui peut l’être de la biodiversité planétaire. La France n’est pas un îlot qui puisse déroger à cette réalité.

Mais l’Etat, les collectivités, l’INRA, l’ANSES, les Agences de l’Eau, l’ADEME, la Commission européenne…  se soumettent à l’omerta (à part quelques prospectives et travaux sur la nutrition qui échappent). On fait comme si on pouvait continuer à se goinfrer de produits d’animaux, en bidouillant les impacts à la marge. Est-ce qu’à l’avenir les experts et les institutions seront plus téméraires pour défendre l’environnement et la santé publique, et ne pas exclure l’éthique ?

Jeunes ! Ne choisissez pas un métier de brutes !

Le fait se confirme et perdure: la profession porcine cherche des jeunes pour s’engager dans cette voie mais peine à en trouver suffisamment, et ceci malgré l’usage surabondant du terme « passionnant » pour qualifier le métier d’éleveur de porcs. Alors mêlons-nous de ce qui nous regarde, parce qu’il s’agit de choix sociétaux. « Métier de brutes ? » Le terme est fort.  Jocelyne Porcher vous avait parlé du « blindage » qui est construit, dans la profession du porc industriel, contre la sensibilité. Elle décrit la « souffrance au travail ». Mais les « pros » du porc nient : non, ils sont bien dans leur peau, comme s’ils étaient les plus beaux et les meilleurs, il suffirait de le faire savoir.

Il se trouve que Welfarm a lancé une campagne d’affichage pour que cesse la castration à vif des porcelets, avec une affiche sobre, non polémique. Cependant, 3 jours seulement après sa mise en place, l’annonceur a reçu des pressions locales du monde politique et agricole et a décidé de retirer toutes les affiches de ses réseaux sur Brest, Saint Brieuc, Langueux et Rennes sans l’accord de Welfarm.  En d’autres termes, la profession porcine refuse que la société sache et se mêle de sa brutalité ; celle qui parle de « soins » quand il s’agit de mutilations (à vif). Sublime mensonge.

Le projet d’extension de la porcherie de Landunvez est un exemple où la brutalité de la profession porcine se dirige contre un village et ses habitants, contre un site naturel et touristique, contre les milieux aquatiques. La brutalité d’un mode de gouvernance. La brutalité de la menace (rapportée dans un article du Monde du 29 août). La brutalité économique. La brutalité d’une profession bénéficiant de larges appuis politiques. La brutalité contre l’émergence d’une agriculture durable à visage humain, apte à la compassion.

Alors les jeunes ! Ne succombez pas au chant des sirènes de la technicité et de la performance. Ne vous laissez pas tourner la tête par un certain discours sur une relation homme-animal (projet de l’IFIP financé par le gouvernement en tant qu’innovation) permettant le perfectionnement perfide de l’exploitation.  Ne jouez pas aux « gentils » gardiens de prison de pauvres animaux qui subissent la violence de toutes les privations et de la performance technico-économique poussée à bout, laissez-les plus libres. N’imaginez surtout pas que les gens doivent manger tout ce que vous vous acharnez à produire à grand renfort de marketing, sans légitimité.

C’est à vous, la jeune génération, qu’il revient de sortir les productions animales de la brutalité.

Anne Vonesch

vice-présidente d’Alsace Nature

Politique de la crise porcine

La “crise porcine” est un problème verbal. L’industrie porcine ne crise pas (sic). Elle surproduit; et ce, ordinairement. Cela ne marque pas une rupture avec son entreprise d’hier. Puissions-nous donner à écrire l’Histoire de la surproduction industrielle de matières animales à une truie de cage rescapée de l’abattoir, elle aurait une tonalité extrêmement misérable, en fait de“progrès” et de “conquête de marchés”. Une truie surproduit grâce à la génétique, et des truies qui surproduisent sont multipliées, tandis que le nombre d’ouvriers (qu’on appelle encore agriculteursquoiqu’ils n’en soient pas dans les usines, y conditionnant, c’est-à-dire confinant, mutilant, médicamentant…), est réduit sans cesse grâce à l’automatisation et à la concentration de la surproduction. Le patron est satisfait: il a moins d’employés à rémunérer et plus de minerai porcin à vendre, à un prix plus concurrentiel que les usines moindres de ses concurrents. Jusqu’au jour où il perd, lorsque l’un ou l’autre de ses concurrents ont concentré davantage la surproduction d’autrui, exploité plus durement, détruit plus d’emplois d’ouvriers, et vendu moins cher du minerai porcin mieux “valorisé” par de trompeuses publicités. Tantôt l’un des patrons perd, tantôt l’autre. La plupart, ayant mis les pieds dans ce jeu d’argent, s’enfoncent dans la course au “moderne” gigantisme et ne cessent, ce faisant, de détruire des emplois, de gâcher des vies, de polluer l’environnement, tout en paraissant respecter à peu près la loi — qu’ils font largement. Cependant les contribuables sont contraints de financer des usines à gaz pour pérenniser un tel système et réduire un peu, en aval, la pollution et ses effets néfastes à la santé. Que les animaux aient une“vie” misérable dans les usines, que les ouvriers y soient usés, appauvris, ruinés, en soient privés d’emploi, tout ceci est non la crise, mais l’effet ordinaire de l’entreprise. Justement parce qu’il n’y a guère de patron qui crise vraiment (sic) et crée la rupture avec ce modèle débile, non pas de développement, mais de sous-développement.

Des orateurs détournent l’attention: “C’est la faute de l’embargo russe!” Demain, n’en doutez pas, ce sera faute d’exportations destinées à la Lune!

Sébastien Rigal
porte-parole de Causse durable

aux côtés du Collectif PLEIN AIR

Sauver l’élevage ? Quel élevage ?

L’élevage est en crise, les éleveurs manifestent. Pas d’angélisme. Le consumérisme porté par la vague du « toujours plus et moins cher pour MOI » a trop joué avec le feu. Autrefois d’honnêtes consommatrices croyaient bien faire en comparant les prix du « panier de la ménagère» entre enseignes. Aujourd’hui la publicité par les prix se joue des producteurs. Le « pouvoir d’achat » tant conjuré passe par les prix cassés et les emplois détruits, au lieu de reposer sur la rémunération digne du travail.

Mais la situation est aussi le résultat des contradictions et errements des filières animales elles-mêmes. Les fermes-usines s’imposent un peu partout. Les riverains et les citoyens sont mis devant les faits accomplis ; on fait semblant de demander leur avis. Producteurs, transformateurs et financeurs (dont les pouvoirs publics), décident entre eux. Concentration, logistique des gros volumes, réduction de la main-d’œuvre, industries de l’amont et de l’aval, font la loi. Les plus faibles parmi les éleveurs sont écrasés et disparaissent. Même les lois ne servent à rien, quand l’eau et l’air sont pollués, la planète pillée de ses ressources, les animaux enfermés, entassés et poussés à bout, et que l’objectif santé passe loin derrière la « compétitivité » de l’inutile.

La solution à terme n’est pas dans ce qu’on entend le plus : augmenter les performances, obtenir de nouvelles aides publiques pour faire toujours la même chose, décrocher des marchés à l’exportation, réduire les contraintes environnementales, alléger les contrôles, bloquer les avancées en matière de bien-être animal. Non. Arrêtez.

Aujourd’hui la question cruciale à laquelle la politique et les politiques doivent répondre est celle-ci : comment produire et consommer moins de viande et de lait mais mieux, beaucoup mieux, et user moins de ressources, avec autant, ou plutôt plus, d’agriculteurs et d’emplois rémunérés décemment ?

Anne Vonesch, janvier 2015

J’ai mal à notre Trégor, j’ai mal à notre Bretagne

Perros-Guirec vendredi 3 avril à Trestraou, se dévoilent ces cochons de béton bariolé, tout de rose artistique vêtus, pour mieux masquer la misère des cochons, les vrais, ceux qui croupissent dans leurs prisons béton. Et des éleveurs, des élus pour se divertir de la souffrance animale et du drame sourd que vit toute la Bretagne à travers la pollution de ses sols, des ses eaux, de son air, de ses plages. Qui nous dit que le lisier comme les marées vertes, ce ne sont pas seulement des odeurs désagréables, mais des gaz comme l’ammoniac et de l’hydrogène sulfuré toxiques ? Qui nous dit que chaque fois que nous respirons de l’ammoniac ou de l’hydrogène sulfuré, nous n’avons pas choisi de le respirer ? Sans compter les pesticides et les particules fines qui vont avec… Voilà à quoi sert la Pig Parade, à rire de toutes les atteintes à notre santé pour que ça aille mieux !

Les Sables d’Olonne, samedi 4 avril au Remblais, 1500 personnes défilent contre un projet de maternité porcine de 23 000 cochons par an en amont à Poiroux. La quasi-totalité des organisations politiques, syndicales, associatives y participent, Confédération Paysanne en tête. Le député-maire local UMP annonce la couleur : « Après avoir saturé et pollué la Bretagne, l’agriculture industrielle porcine cherche à tout prix à s’installer en Vendée, deuxième département touristique français. Nous ne nous laisserons pas faire (….) Comment l’Etat et Mme (Ségolène) Royal peuvent-ils laisser reproduire le dramatique exemple breton ». Terrible constat, en Vendée comme partout en France, voilà l’image de la Bretagne, le cochon, le lisier, les algues vertes… On comprend mieux pourquoi, il en faut des Pig Parades pour la chasser des esprits, mais en Bretagne seulement, puisqu’ailleurs, ça ne marche plus depuis longtemps. En d’autres temps, sous d’autres cieux, on appellerait tout simplement cette opération de la propagande…

Comment est-ce possible ? Qui mène cette mascarade cochonnière ? Bien sûr, les groupements d’éleveurs porcins hors-sols et toute la filière agroalimentaire. Ils ne font que leur sale boulot de pollueurs, en y rajoutant une bonne dose de cynisme. Mais rien de tout cela ne serait possible, sans tous les moyens et toute la logistique apportés par les élus des collectivités locales. Perros-Guirec d’abord, avec la mise à disposition gratuite des services municipaux. Surtout, alors que cette commune se débat avec ses emprunts toxiques, son maire et son conseil n’hésitent pas à trouver 8 000 euros pour financer cette opération dont on cherche vainement en quoi elle serait utile à la vocation touristique de la commune. Pas sûr que les touristes de Vendée ou d’ailleurs trouvent très attractifs la promotion du lisier et des marées vertes que lui rappelleront nécessairement cette Pig Parade…

Ensuite, ajoutons à cette longue liste de donateurs généreux, les milliers d’euros des villes qui la reçoivent : Quimper, Brest, Pontivy, Fougères, Rennes. Enfin, les Conseils Départementaux des Côtes d’Armer, du Morbihan, de l’Ile et Vilaine et le Conseil Régional. Que d’élus en situation de gouvernance, de tous bords politiques, pour encourager la pollution et se moquer de notre santé avec l’argent de nos impôts ! Où sont ceux qui défendent à juste titre le Trégor contre les extractions de sable en Baie de Lannion ? Invisibles dès qu’il s’agit de la pollution de l’agriculture hors sols. Il est visiblement plus facile et plus glorieux de se battre contre un Grand Satan qui vient de là-bas aux confins de la Bretagne que contre mille petits satans bien de chez nous qui empoisonnent notre environnement.

Devant tant d’irresponsabilité et de lâcheté, j’ai mal à notre Trégor, j’ai mal à notre Bretagne. Pourquoi mériterions-nous cela ? Pour la défense d’une économie précaire qui ne fonctionne qu’à coups de casse et de subventions, qu’à coups de bas salaires et de conditions de travail déplorables ? Tout cela pour le profit de quelques banques, de coopératives, de dirigeants du syndicat agricole majoritaire ?

Fort heureusement, dans la cité, aucun mal n’est incurable. Des citoyennes et des citoyens, des associations répondent à cette Pig Parade par une Pig Mascarade. Vendredi à Trestraou, une artiste a inauguré le début de toute une série de manifestations pour dénoncer cette mauvaise farce. Elle a dessiné sur la plage une fresque éphémère parsemée de ces queues de cochon coupées, symbole de cette industrialisation du vivant et de sa maltraitance, symbole d’un territoire souillé. Tous les artistes sont sollicités pour prendre le relai et opposer à ces cochons de béton des oeuvres qui disent la pollution dont nous sommes victimes. Pour que nous n’ayons plus honte d’être bretons, levons-nous de ville en ville pour dire tout haut avec la Pig Mascarade que nous ne voulons plus être les sacrifiés de l’agriculture industrielle porcine.

Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor membre de la Coordination Verte et Bleue,  avril 2015

Notre voeu

Il est simple, puisqu’il dépend de nous-mêmes; si, du moins, nous décidons de reprendre notre capacité de choix en mains. L’on est ce qu’on mange, dit-on.
Je souhaite que l’omnivore puisse prendre à pleines mains son intelligence, afin de crever l’écran publicitaire, mensonger et néfaste, qui a été mis entre lui et maints produits de l’industrie agro-alimentaire.
Que l’omnivore puisse comprendre, enfin, que des formules péremptoires, telles que MANGER FRANÇAIS ou autre BLA-BLA, masquent, au profit de quelques rentiers, grâce aux contribuables, ce qui est aux antipodes du mieux-faisant pour les fruits et légumes, les animaux, l’environnement, et SA PROPRE SANTÉ.
Qu’il puisse poser, dès lors, les bonnes questions d’étiquette; et qu’il puisse s’abstenir d’acheter à défaut de réponse qui le satisfasse. Il votera mieux ainsi, puisque nous vivons en éconocratie.
Par là même, l’omnivore s’aérera le corps & l’esprit en mangeant PLEIN AIRavec le moindre recours aux pesticides et aux antibiotiques.
Il favorisera de la sorte de nombreux savoir-faire, après que la monoculture intensive et l’industrie productrice de minerais animaux n’ont cessé de détruire des milliers d’emplois, et de gâcher des myriades de vies.
Il aérera la société par ce qu’elle a de plus essentiel: la façon dont l’humain — non une machine — ÉLÈVE et ôte la vie.
Belle année, riche de lien.

Sébastien Rigal,  janvier 2015

 

Nous sommes solidaires

Nous, les membres et administrateurs de nos associations, sommes engagés pour une cause qui est bien plus vaste et plus fondamentale que quelques odeurs de porcheries ou quelques nouveaux bâtiments autour d’un village.

Pour produire des protéines animales pas chères, l’élevage industriel pollue l’eau et l’air, pille les ressources de la planète, et manque cruellement d’empathie et de solidarité. Oui, le lobby agricole est maître dans l’art de se procurer des aides publiques et d’écarter d’éventuelles contraintes sur les modes de production. Comment un éleveur peut-il s’étonner d’être traité de tortionnaire tant qu’il écorne et castre à vif, et tant qu’il entasse ou immobilise ses animaux ? Comment les filières (avec le soutien du Ministre) peuvent-elles prétendre respecter des normes dites rigoureuses, alors qu’il est avéré que les contrôles sont insuffisants et inefficaces ? Et comment se satisfaire de cahiers des charges dont le contenu est minimaliste ?

Nous, les associations du Collectif PLEIN AIR, reconnaissons que ces vérités peuvent faire mal. Il faut aussi dire que les responsabilités sont largement partagées. Le débat public et la gouvernance démocratique doivent permettre de développer de vraies solutions. Car il n’y a pas plus « compétitif » que le pillage et que l’exploitation des plus faibles. Il faut changer de paradigme.

En attendant, nous ne nous laisserons pas impressionner si certains voudraient nous faire taire.

Anne Vonesch, septembre 2014