En Alsace, le monde se présente parfois à l’envers. Les riverains à bonne distance se révoltent contre des poules pondeuses, pourtant destinées au « plein air » – et à « Matines ». Le projet portait sur 20 000 poules ; ça suffit pour faire peur. C’est qu’il y a de mauvais souvenirs dans le Haut-Rhin. « Matines » avait laissé un héritage sordide à un acquéreur aussi incompétent qu’irresponsable : 200 000 poules en cages à Kingersheim, dont mouraient de faim des dizaines de milliers, jusqu’à ce que les nuages de mouches incitent les riverains à passer la clôture pour aller regarder de près. Comment faire confiance ? Et pourtant nous voulons des œufs de « plein air » !
Autre exemple : un recours gracieux introduit par des riverains, contre un projet de poulets « intensifs-extensifs ». Ils vivent en claustration mais moins densément que d’autres. On peut s’y perdre ! Mais c’est pourtant une bonne piste pour faire mieux que ces poulets intensifs à forte densité, tels que mis en place par l’abattoir Siebert. Évidemment, le poulet fermier en plein air serait encore mieux. Et le bio aussi. C’est un peu compliqué.
Ailleurs encore, ce sont plutôt les arrangements d’un élu qui agacent, envers un projet de poulets, cette fois-ci fermiers en plein air.
Ailleurs encore, 60 000 poulets industriels passent à l’enquête publique sans une seule remarque.
Ailleurs encore, 695 000 poulettes, pour l’essentiel en cages, et pas sans odeurs, suscitent de la part des riverains une pétition, sans plus de combattivité, s’il n’y avait pas Alsace Nature pour introduire un recours contre l’autorisation préfectorale.
Tout cela donne à réfléchir. A lire : un positionnement dans un environnement complexe.