Alsace : 692 000 poulettes

poulettes cages

Cages modernes pour poulettes, de Big Dutchman, avec ventilation soignée. Une usine clé en main.

Rien que 692 000 ! Décidément, les producteurs d’œufs veulent un terroir alsacien à cages-batteries. Ces poulettes sont destinées à pondre dans des élevages industriels. Il s’agit, à 67160 Steinseltz, d’une extension d’élevage, selon une bien curieuse arithmétique où 360 000 places autorisées + 1 hangar à 120 000 places donnent une autorisation valable pour 692 000 poulettes. Explication : on peut serrer les petits poussins pour en mettre plus, et on régularise. Le Préfet n’a pas traîné avec sa signature. Parions que le juge aura à se prononcer sur sa validité. Les nuisances ne semblent en réalité pas aussi dérisoires que l’Etude d’Impact et l’Inspection des Installations classées ont bien voulu le faire croire.

L214 et AnimAlsace continuent leur campagne pour que les œufs de cage soient sortis des rayons des magasins. Quelle enseigne sera la première à appliquer une ambition d’ordre moral ?  Alsace Nature veut aussi s’impliquer pour faire évoluer la restauration collective. Le scandale et les mouches de 68260 Kingersheim restent dans les mémoires : en novembre 2011, des dizaines de milliers de poules en cage sont mortes de faim, parce que, suite à un problème sanitaire, le gérant n’avait plus d’argent. Explication : casseries industrielles, pression sur les prix, incompétence, et partout du cynisme…  et toujours des seaux de coule d’œuf pasteurisée pour l’industrie et pour nourrir de détresse animale nos enfants dans les cantines.

Parmi les 692 000 poulettes, 50 000 sont logées dans un hangar-volière mais restent privées de sortie et même privées de litière. C’est l’exact contraire de tout ce qui est préconisé pour leur bien-être par les experts. Il est grand temps que les Chambres d’agriculture se mettent à l’éthologie. Vous avez bien lu : ETHOLOGIE, la science du comportement des animaux, fondamentale pour l’indispensable innovation dans le secteur de l’élevage. Producteurs, ne croyez surtout pas que les sélectionneurs industriels de volailles  vont régler vos problèmes éthiques en adaptant les animaux aux systèmes que vous jugez « performants ».